Stage spéléo secours Brésil 2010
Vous trouverez sur cette page les infos actualisées régulièrement sur le déroulement du stage effectué au Brésil du 2 au 12 octobre 2010.
6 octobre 2010Lundi 4 octobre 2010, l’équipe du SSF avait comme objectif la visite des grottes dans le minerai de fer dans les mines de la société VALE. Cette société partenaire de la formation, a souhaité notre expertise pour ces cavités. Après le RDV, nous nous sommes dirigés vers le village de Casa Blanca. Quelques kilomètres après le village, nous avons découvert notre première cavité après avoir dû nous plier à l’obligation de mettre des jambières de protection contre les serpents ! Un cours d’eau souterrain sort de l’entrée, après quelques mètres de plafond bas, nous débouchons à la base d’une cascade qui arrive directement de l’extérieur. Sur la gauche, la galerie basse continue jusqu’à une petite salle. Le terminus est quelques mètres plus loin. Cette cavité est pour nous une découverte mais en fait rien de bien différent des grottes calcaires. Bien entendu la roche qui nous entoure est étrange mais solide et surtout très magnétique ce qui empêche la boussole de fonctionner. Nous décidons de faire un essai de transmission à l’aide du TPS. Nos interrogations sont grandes ! Le système va-t-il fonctionner ? Nous déployons les antennes et installons les appareils. Les batteries sont connectées et nous tentons le premier appel. L’émission se fait et la réception est bonne. Cela fonctionne, toute l’équipe est un peu surprise mais satisfaite de ce premier essai.
Les employés de la mine sont aussi très contents. Ils nous proposent de continuer notre tour de visite des cavités de la région. La seconde n’est pas très loin. Une piste de terre, un peu de progression dans une végétation dense et nous retrouvons la cavité. Comme la précédente, elle se développe sous une croute de roche peu épaisse d’environ 2 mètres. Cette partie superficielle est très dure et presque imperméable et étanche. Au contraire, le sol de la cavité est formé par une roche plus tendre. L’action mécanique de l’eau est sans doute à l’origine de ces cavités. Après une entrée basse, nous nous retrouvons dans un volume beaucoup plus important ou une colonie de chauve-souris a trouvé refuge (environ 300 individus). La circulation d’eau au sol qui lave le guano nous rassure sur le risque de contamination. Une autre entrée nous permet de faire une traversée d’une vingtaine de mètres.
La fin de matinée est consacrée aux formalités d’accès à la mine. Après avoir montré « patte blanche », nous sommes autorisés à pénétrer sur le site. Notre première action consistera à aller au restaurant d’entreprise pour partager le repas des employés. Un fois terminé, le café très sucré, nous sommes escortés par le personnel de la mine. Nous montons jusqu’au sommet d’un gradin géant de plusieurs centaines de mètres de hauteur. En contrebas d’un belvédère, nous découvrons la dernière grotte de la journée. Elle est proche du front de taille. Les excavations, voir les explosions ont un peu ébranlé la partie périphérique de la grotte. Certaines fissures sont importantes mais l’ensemble semble tout de même résistant. La visite est rapide comme pour les précédentes.
Ces visites, nous ont permis de constater que ces cavités au faible développement (quelques dizaines de mètres) présentent les mêmes caractéristiques que les grottes dans le calcaire. La roche est compacte et aucun fragment n’est sur le sol. Les risques nous ont semblé les mêmes que ceux dans les grottes calcaires.
Confiants, après le premier essai de transmission, nous proposons de faire des essais plus importants. Un employé nous propose d’aller dans une galerie d’évacuation des eaux de la mine. Elle se développe à environ 300 m sous la surface et mesure environ 700 m. Le premier test va consister à communiquer à partir de chaque extrémité. L’émission et la réception sont parfaites. On décide alors de passer à une autre envergure. Un TPS est laissé dans le tunnel et l’autre est monté sur le plateau au sommet de la mine 300 m plus haut. A l’heure dite, les deux appareils sont alimentés et immédiatement la communication est établie dans d’excellentes conditions. La roche, le minerai de fer, n’est donc pas, à priori, un obstacle pour le TPS. L’équipe n’en revient pas réellement, le personnel de la mine est très satisfait et semble considérer que cela pourrait être très intéressant pour leur sécurité…
La nuit tombe et nous quittons l’immense exploitation, remerciés par le personnel de VALE. Nous regagnons après quelques dizaines de kilomètres la capitale du Minas Gérais, Belo Horizonte.
La matinée du mardi 5 octobre 2010 est consacrée à la réalisation du rapport et de la présentation prévue à 14 heures pour les cadres de la société VALE dans un grand hôtel du centre ville. Devant une trentaine de personnes, nous présentons la FFS et le SSF puis notre analyse des grottes dans le « fer » et des essais de transmission. Pendant trois heures, les cadres du SSF vont répondre à une assemblée très intéressée. Suite à cette conférence débat, nous aurons droit à une collation. Il s’en suit un débat informel entre les scientifiques de la société et les techniciens du secours en milieu souterrain. Aujourd’hui, une fois les stagiaires à nouveau réunis, nous pouvons reprendre les cours. Le programme de la journée est basé sur les premières équipes sous terre lors d’un secours (reconnaissance, ASV…). L’après midi est consacré à la mise en pratique du point chaud dans la grotte de Bau. Plusieurs groupes sont crées et à tour de rôle, chaque groupe procède au montage du point chaud, au brancardage ou à l’équipement des ateliers d’évacuation. La vingtaine de stagiaires appréhende de mieux en mieux les techniques et la cohésion du groupe augmente rapidement. L’évacuation de fin de journée se déroule bien et montre un début de maitrise de la part des stagiaires. La soirée est consacrée à la projection de films et diaporama sur la spéléo et le secours. Demain 7 octobre, nous allons aborder l’organisation des secours et la désobstruction. L’après midi sera consacré aux mises en pratique sur le terrain. |
3 octobre 2010Comme prévu, le stage de formation aux bases du secours spéléo a débuté hier le 2 octobre 2010. La formation se déroule dans le « Parque Estadual de Sumidouros » sur la commune de Lagoa Santa dans l’état du Minas Gérais à 70 km au nord de la capitale, Belo Horizonte. Les six cadres, dont quatre membres du Spéléo Secours Français (Jean-François PERRET responsable du stage, CTN, Patrick ROMIEUX, chef d’équipe désobstruction, Laurent CHALVET CTD spécialiste plongée, Dominique BEAU CTN, président du Spéléo Secours Français, Ezio RUBBIOLI, responsable brésilien du stage, Willamy SABOIA, chef d’équipe Brésil) , ont accueilli les 22 stagiaires du premier groupe. Les stagiaires sont issus de plusieurs origines : Spéléos, Pompiers, Secouristes de la société d’exploitation minière Vale, Policiers, personnels du parc… Le gérant du parc a clos l’ouverture de cette seconde session de formation secours au Brésil en présentant le parc notamment les aspects spéléologiques et archéologiques. La fin de la matinée a été consacrée à la présentation du Spéléo Secours Français dans son contexte et son organisation afin de donner un aperçu de l’ensemble des aspects d’un secours et des différentes spécialités nécessaires. Suite au repas, pris au restaurant dans le petit village à proximité du parc, nous nous sommes dirigés dans une ancienne carrière de calcaire pour procéder à l’évaluation technique des stagiaires. Une fois leurs connaissances connues, nous avons pu aborder les techniques de base d’évacuation sur corde : répartiteur, poulie-bloqueur, frein de charge, palan. Malgré des niveaux très divers et une pratique assez réduite de la spéléo verticale tous les stagiaires ont pu participer et ont montré une grande envie de progresser. De retour en salle une discussion a permis de faire avec les stagiaires la liste des risques qu’ils rattachent au milieu souterrain et des solutions envisageables pour les limiter. Les risques qu’ils classent en premier au Brésil sont les chutes, les crues et la maitrise insuffisante des techniques. L’aspect des risques biologiques a été également abordé (températures élevées, animaux dangereux, maladies tropicales). |