La méthode du contrepoids emprunte son nom à l’équipier qui contrebalance le poids de la civière à remonter dans un puits. Ce système est constitué d’une corde en double montée sur une poulie à bille. La civière, située en bas de puits, est reliée à une extrémité de la corde. Depuis le haut du dispositif, l’équipier contrepoids se laisse descendre dans le puits en appliquant simplement son poids sur l’autre moitié de la corde. Un autre équipier, dit régulateur, reste en haut pour contrôler et adapter la vitesse de montée de la civière.
Variante du contrepoids, le balancier est réalisé par un seul sauveteur assurant à la fois le rôle de contrepoids et de régulateur.
Pour amarrer un contrepoids en haut d’un obstacle, on recherchera avant tout un point situé le plus en hauteur possible afin de faciliter le dégagement et la sortie de la civière lors de son arrivée. Ce point d’amarrage devra être fiable. Pour cela, on utilisera trois amarrages unis par un répartiteur de charge. Sur ce répartiteur sera installé un connecteur frappé sur une poulie à roulement supportant une corde faisant au moins la hauteur de la verticale. Les deux extrémités de cette corde sont codifiées à l’aide de nouages spécifiques indiquant qu’il s’agit bien d’une corde de “traction”. Une des extrémités de la corde est positionnée au point bas de la verticale, l’excédent de corde de l’autre côté de la poulie demeure lové en suspension à environ un mètre en dessous.
Dans l’attente de sa mise en fonctionnement, un contrepoids demeure toujours verrouillé par des nouages fixes afin que la corde qui atteint la base de la verticale puisse être utilisée sans risques pour la progression des équipiers. Ce verrouillage est effectué au moyen de deux nœuds de huit montés de part et d’autre de la poulie. Les deux boucles sont ensuite frappées dans un connecteur commun, lui-même frappé sur le connecteur central du répartiteur de charge. Ce verrouillage doit immédiatement être refait par le régulateur dès que la civière a quitté l’atelier vers l’atelier suivant.
Le régulateur est le chef opérateur de la manœuvre. Il coordonne le bon fonctionnement de son atelier avec son équipier-contrepoids mais aussi avec les ateliers précédent et suivant. Le régulateur demeure longé court au connecteur de la poulie durant le fonctionnement de son atelier. L’équipier-contrepoids, lui, partira du sommet de la verticale pour en atteindre la base.
En début de manœuvre, une fois les verrouillages du contrepoids démontés par le régulateur, la civière est accrochée à l’extrémité de la corde de traction située au pied de la verticale. L’équipier-contrepoids se suspend à l’aide de sa longe longue au connecteur supportant la poulie et assurant le régulateur. Puis il met en place ses bloqueurs sur la corde du côté opposée à la civière par rapport à la poulie. À la demande de « Traction » émise par l’équipe située au bas de la verticale, l’équipier-contrepoids pompe le mou jusqu’à ce qu’il ait entièrement soulevé la civière du sol.
Lorsque cette information (civière « décollée ») est bien confirmée par l’équipe située au pied de la verticale, le régulateur demande à son équipier-contrepoids de se délonger.
Dés lors, le régulateur contrôle la vitesse de défilement de la corde, en aidant lorsque le système a du mal à circuler (avec son bloqueur de pied si nécessaire) ou en freinant avec les mains en empoignant les deux brins lorsque la corde défile trop vite (gants nécessaires !). Lorsque la civière arrive en butée contre la poulie, le régulateur poursuit la manœuvre en frappant la corde de traction suivante sur l’un des deux connecteurs encore disponible en tête de civière.
Une fois cette opération réalisée et le début de reprise de traction amorcé par l’atelier suivant, le régulateur demande à son équipier-contrepoids de passer sur descendeur en effectuant une conversion.
Pour la suite, le régulateur gère à la voix avec son équipier-contrepoids le déplacement de la civière vers l’atelier suivant en freinant ou donnant du mou selon le besoin. Durant cette phase, l’équipier-contrepoids peut indifféremment se trouver longé à un fractionnement, sur une main courante ou plus classiquement avoir les deux pieds au sol après avoir fini de descendre le puits. Quoi qu’il en soit, il ajuste tension ou mou à donner selon les ordres du régulateur. Lorsque la civière est entièrement prise en charge par l’équipe suivante pour le prochain atelier, le régulateur demande à l’équipier-contrepoids de quitter la corde en démontant son descendeur, puis il verrouille enfin le dispositif de contrepoids comme indiqué plus haut.