Ce montage permet d’assurer la traction d’une civière tout en bénéficiant d’une démultiplication de l’effort fourni. La longueur de la corde avalée lors de l’utilisation de cette méthode est presque trois fois plus importante que le déplacement correspondant effectué par la civière. En contrepartie, la force de traction à effectuer est presque réduite au tiers du poids de la civière. S’ajoutent cependant à la force à appliquer les frottements occasionnés par le montage, les angles de traction de la corde et le rendement des poulies utilisées.

Avant propos : Autrefois en sauvetage spéléo, le palan était un peu la technique à tout faire. Il était alors préconisé pour la remontée d’une civière dans une verticale, la reprise de cette civière en sortie d’un puits ou toute autre configuration requérant une traction. Depuis l’apparition progressive des techniques dites de « contrepoids » et de « balancier », la pratique à clairement changé. Ces techniques sont en effet incomparablement plus rapides, plus confortable et demandent moins de personnel et de matériel pour leur mise en œuvre. Le palan n’est plus employé aujourd’hui qu’en reprises de traction sur des sorties de verticales ou dans des contextes bien particuliers où les techniques de contrepoids ou de balancier ne s’avèrent pas adaptées.

Illustration issue du Manuel du sauveteur
Pour implanter un palan dans un contexte de sortie de puits, on recherchera avant tout un point d’installation du répartiteur de charge suffisamment haut et éloigné du bord de l’obstacle de sorte à assurer aisance et sécurité dans la récupération de la civière jusqu’au moment où elle se trouvera reprise par un autre dispositif de  traction ou décrochée en toute sécurité.

Afin d’exercer confortablement leur traction sur le palan en place, les équipiers doivent disposer d’un recul suffisant. On peut donc prendre l’option de dévier le sens de la traction si la conformation des lieux ne permet pas une telle aisance. Pour cela, une poulie, de préférence à roulement, est montée sur un connecteur frappé sur l’œil bas du bloqueur de tête du palan (dans le cas d’emploi d’une Pro traxion ou d’une Mini traxion, le connecteur de la poulie de renvoi est directement frappé sur le répartiteur de charge).

palan2

Attention :

1- Le connecteur support de cette poulie ne doit pas se trouver directement frappé sur l’un ou l’autre des ancrages du répartiteur de charge : cette situation ajouterait la traction appliquée au palan à la charge déjà supportée par cet ancrage, jusqu’à dépasser les 300 DaN en risquant de provoquer son arrachement ou sa destruction .

2- Suivant le type de poulie utilisée (avec ou sans roulement) ou le type de montage réalisé (impliquant ou non un appareil monobloc de type Mini traxion ou Pro traxion en tête de palan), seuls deux ou trois sauveteurs au maximum devront œuvrer à la traction de la civière. Dépasser ce nombre conduit très rapidement à un arrachement de la gaine de la corde au niveau du poulie-bloqueur mobile par dépassement de la tension limite acceptable de 550 DaN. La règle est donc simple : dès qu’un appareillage autre qu’une poulie à galet, par exemple une poulie à roulement, une Mini traxion ou une Pro traxion, est utilisé en un point quelconque du palan, seuls deux sauveteurs maximum pourront à la fois manœuvrer ce palan.

Note : Pour faciliter le retour du montage poulie-bloqueur mobile vers la civière une fois celui-ci parvenu en butée de l’ensemble du poulie-bloqueur de tête, une personne peut être chargée de le rappeler à l’aide d’une cordelette fixée en tête du poulie-bloqueur mobile vers la civière. Si le palan exerce une traction oblique du bas vers le haut, cette personne peut même être remplacée par une charge fixe (sac lesté) qui rappellera automatiquement le poulie-bloqueur mobile vers le bas une fois la tension relâchée par les sauveteurs positionnés à la traction.