Communiqué officiel du Spéléo Secours Français
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Mardi 30 novembre 2010 Ce matin, l’attente est un peu longue. Un membre de l’équipe est allé acheter des sacs à gravats. En effet, au fond les gros « bigbags » d’un mètre-cube posent problème. Le sable et les sédiments sont trop chargés en eau et la structure du sac de toile pas assez rigide et trop étanche. Cela crée des plis dans le sac qui a tendance à se coucher sur le coté, ce qui n’est pas récupérable à cause du poids. Pendant plusieurs heures, seau à seau, le sable est retiré du conduit. Les sacs s’entassent maintenant au bas du P5. L’opération est fastidieuse et pénible. Les sédiments collent au seau et il est presque plus difficile de les retirer du seau que de les sortir du siphon. Une nouvelle fois le débit du collecteur augmente, nous sommes encore en face du même problème que les jours précédents. A l’extérieur, le dégel libère l’eau de surface et en plus une averse de pluie a augmenté le phénomène. Qu’à cela ne tienne, l’équipe du fond décide de faire son possible pour sortir la plus grosse quantité de sable. A la fin de sa mission, le premier peut voir sur une bonne distance. Celle-ci correspond à la zone reconnue par les plongeurs soit environ cinq mètres. Le passage ne passe pas encore, mais l’espoir grandit pour les jours à venir si la météo nous laisse un peu de répit. Les galériens présentes sur le site sont : de l’Ardèche, du Var, de la Lozère, du Gard, des Alpes-Maritimes, de l’Aveyron et de la Drôme. Nos remerciement particuliers : au fabriquant de la pompe ITT LOWARA et plus particulièrement à son personnel suivant qui a pris à cœur notre requête urgente : Le chargé d’affaires : Franck Penvern. Assistantes commerciales et logistiques : Carole Bertrand et Sandy Fontaine : (Site de Marseille). Recherche et sélection du matériel par Mickael Moreau (Technico-sédentaire : Site de Tours). Autorisations et bienveillance pour enlèvement Italie par Damien Galzin (Responsable France ‘’produits eaux claires’’ : Site de Tours) A la Société Atelier Mathieu, Cannes, William Hannachi, revendeur de la pompe et à la Société CECCI, agence de Grasse, Éric Gracia, fournitures électriques, câble pompe, divers. |
Lundi 29 novembre 2010Vers les 10h00, après le café du matin, la petite équipe est prête à descendre à 150 mètres de profondeur pour affronter l’eau, le sable et le froid. Les conditions sont mauvaises, l’équipe est réduite par un désistement de dernière minute. A quatre, ce groupe doit faire le travail de sept. La motivation est tout de même au maximum, ceci compensant cela. La mission est simple : rejoindre le fond en posant les téléphones, vérifier les pompes et arranger quelques tuyaux avant de pomper le S2. L’équipe ne perd pas de temps. En moins d’une heure, elle est au barrage. Celui-ci déverse, et il faut effectuer les aménagements des tuyaux de refoulement. Cette action terminée, la pompe de refoulement est démarrée. Quelques instants plus tard, la pression augmente dans les tuyaux et finalement l’eau jaillit à l’extrémité de la colonne de refoulement. L’eau souterraine coule à nouveau aux pieds des ceps de vigne. Le niveau du barrage baisse puis se stabilise lors de l’apport d’eau du S1. L’équipe se rend au S2. La pompe est plongée dans le siphon et démarrée à son tour. La chaîne de pompage est active et tout semble fonctionner pour le mieux. Le niveau du barrage ne baisse plus mais n’augmente pas non plus. Nos capacités de pompage étalent donc l’apport du collecteur et des deux pompes (S1 et S2). Il faut maintenant attendre que le niveau du S2 baisse. Cette attente est mise à profit par nos « fontainiers » pour se restaurer. Le niveau baisse lentement mais sûrement. Encore quelques centimètres et nous aurons atteint le niveau d’hier. Le début du désensablage peut commencer. A la pelle et au seau, les fontainiers se sont transformés en terrassiers. De seau en seau, les grands sacs à gravats se remplissent. Le niveau continu de descendre malgré des soucis d’ensablement de la pompe. La cote – 1,20 m est atteinte et les spéléos retirent toujours les sédiments à grands coups de pelle. Malheureusement, la nature est encore contre nous. Le sol devant le S2 est en faite un plancher stalagmitique et sous celui-ci se trouve un stock de sédiments. L’appel au vide créé par la vidange du siphon entraîne immédiatement ces sédiments vers le point de pompage. Il faut donc vider aussi cette zone. A la fin de cette journée des plus harassantes, il a été retiré plus de 2 m³ soit plus 4 tonnes de sable, eau et sédiments. Le niveau du siphon 2 a baissé de plus d’1,5 m. Les personnes présentes sur le site ce jour sont de la Lozère, du Gard, des Alpes-Maritimes, de l’Ardèche et de l’Aveyron. |
Dimanche 28 novembre 2010Après un samedi très intense sur les préparatifs, l’heure est venue de passer au pompage. La matinée sera tout de même mise à profit pour améliorer l’étanchéité des raccords et le cheminement des câbles et du tuyau. Une équipe a en charge de modifier le système de démarrage automatique de la pompe. Une fois cette opération terminée, le pompage va pouvoir démarrer. En fin d’après midi, toutes les équipes sont en place et l’eau jaillit de nouveau sur le plateau Ardéchois. Toutes les pompes sont misent en route. La pompe du S1 refoule dans le barrage ainsi que la pompe de secours si besoin est. La pompe du S2 rejette également son eau dans le barrage. Enfin, l’eau du barrage est remontée à la surface par la pompe. Le principe fonctionne, mais rapidement, nous nous apercevons que l’arrivée d’eau est supérieure à ce que l’on peut pomper et l’effet est immédiat : le niveau du barrage augmente et il déverse. Pendant près de trois heures, on améliore l’étanchéité et on calcule les débits. Une évidence : il y a beaucoup plus d’eau sous terre que la veille alors qu’il n’a pas plu ! Qu’elle en est la raison ? Après réflexion, la seule piste que nous retenons provient du gel. En effet, pendant plusieurs jours et ce depuis la dernière pluie, la température a chuté en dessous de 0° C. L’eau ainsi prisonnière dans la couche superficielle de la terre aurait été libérée hier en fonction des températures plus clémentes. Finalement, en début de soirée, le débit diminue et redevient conforme au débit mesuré normalement (environ 2 litres/seconde au collecteur). La pompe étale le débit et le niveau du S2 baisse enfin. Après 1h30 de pompage, le niveau à diminué de 0,80. Malheureusement, l’équipe est sous terre depuis trop longtemps maintenant et elle doit remonter. L’optimisme est de rigueur ! Si la nature nous laisse un peu de temps, nous allons pouvoir vider le siphon de son sable. Les spéléos de ce jour étaient originaires de la Drôme, de la Lozère, du Gard, des Alpes-Maritimes, du Doubs, du Jura, du Tarn, de l’Aveyron, des Hautes-Pyrénées, des Pyrénées-Orientales et enfin de l’Ardèche. |
Samedi 27 novembre 2010En ce début de matinée, il règne une certaine effervescence sur le site du puits de Ronze. Les deux PC, “gestion” et “pompage”, sont en ébullition… Toutes les missions sont organisées et programmées et les équipes constituées. Côté technique, le matériel utile et nécessaire pour commander les pompes est installé. Les pompes seront pilotées en partie à partir de la surface. C’est le grand moment et le top départ de l’équipe de transport est donné. Une équipe d’artificiers est tout de même prévue si un obstacle s’avère infranchissable par la civière. Lentement mais surement, le convoi souterrain progresse. Les puits et les passages étroits s’enchainent. Il faut énormément d’énergie à chacun pour franchir les zones difficiles mais comme d’habitude, l’équipe réussie à vaincre les obstacles. Finalement, les artificiers n’ont pas œuvré. Les prévisions et les estimations étaient bonnes et le convoi spécial arrive à bon port, on devrait dire plutôt à bon « barrage ». Immédiatement derrière, une nouvelle fois, une chaîne humaine est créée à l’entrée de la cavité. Le plus long « des serpents », 300 m, est en aluminium. Le câble en 4×25², repéré tous les 20 mètres, est descendu en un seul tenant. Ces marques serviront aux équipiers pour positionner le câble dans la cavité. Plus de trente spéléos vont s’échelonner à l’extérieur et dans toute la cavité jusqu’au barrage à -140. Le câble de téléphonie spécifique du système « Océane » est également acheminé jusqu’à la pompe. Le contrôle visuel et les ordres pour la commande des pompes seront donnés via ce système. L’équipe des artificiers qui n’a pas eu à officier dans la cavité du puits de Ronze est tout de même allée faire quelques tirs à la perte. Le passage est maintenant plus évident, l’eau s’engouffre par une petite fissure, mais le travail semble encore important. Les forcenés du jour proviennent de l’Aveyron, de l’Ardèche, de la Lozère, de la Drôme, des Alpes-Maritimes, du Jura, du Gard, du Doubs, des Pyrénées-Orientales et du Tarn. |
Vendredi 26 novembre 2010Video sur la manoeuvre du tuyau de pompage Depuis la veille, la pompe est arrivée sur le site du puits de Ronze amenée par l’équipe des spécialistes du pompage venus des Alpes-Maritimes. Du fait, une nouvelle structure est montée : le PC pompage est créé. Toutes les commandes des pompes partiront de cet endroit. Durant toute la journée, des tuyauteurs, des électriciens, des automaticiens vont travailler en surface pour tester et équiper la pompe. La ligne de tension en 380 volts est assemblée en surface et sera descendue d’un seul tenant. Une ligne téléphonique spéciale et dédiée au pompage sera également installée en même temps que le câble de puissance. Le travail continue aussi dans la cavité, les tuyaux de refoulement sont descendus et raccordés. La dernière jonction est dans le puits d’entrée. Demain, le tuyau sera raccordé avec l’extérieur et prolongé loin de l’entrée. Samedi sera une journée décisive pour le pompage. Si tout se passe comme prévu en soirée la pompe devrait être en place et raccordée aux tuyaux et les premiers essais effectués. Le pompage pourrait soit débuter en fin de soirée ou au pire dimanche matin. Les spéléos du jour viennent de l’Ardèche, du Gers, des Hautes-Pyrénées, des Hautes-Alpes, de |
Jeudi 25 novembre 2010Ce jour est important pour l’opération de pompage, les tuyaux de polyéthylène haute pression doivent être descendus. Le serpent en matière plastique noire n’est pas très souple et la température extérieure ne favorise pas à le rendre plus malléable. Une équipe de sept spéléos se charge de descendre la première longueur. La technique utilisée est la même qu’en secours, il faut faire des freins de charge avoir une bonne coordination entre tous et donc une bonne communication. Dès l’entrée du tuyau dans la cavité, le ton est donné. Une extrémité est au bas du premier puits et l’autre encore devant le PC. L’acheminement de ce long objet encombrant jusqu’au lac prendra plus de 5 heures. Finalement, le dernier coude de la galerie sera fatal. En effet, le virage est trop serré et il faudra installer un coude préfabriqué car la souplesse relative du tuyau ne permet pas son passage. Une fois ressortie et après un repas mérité, l’équipe repartait à nouveau pour la descente d’un second tronçon. La soirée sera courte pour certains et longue pour d’autres… Vendredi sera une journée très chargée car il faudra terminer l’acheminement des tuyaux, des câbles, des raccords et des boitiers de commande de pompe au fond de la cavité. En surface, la perte attire toujours nos artificiers et leur travail continu. Les petits passages partent horizontalement maintenant. Les tirs se succèdent, Il faut persister pour savoir ce que nous cache cette entrée. Vers les 18h00, nous avons eu confirmation de la réception de la pompe dans les Alpes-Maritimes. Aussitôt, elle a pris la route pour l’Ardèche, elle doit arriver en fin de soirée. Sur le site ont œuvré les spéléos de l’Isère, du Vaucluse, de l’Ardèche, du Gers, des Pyrénées-Atlantiques et des Hautes-Pyrénées, des Hautes-Alpes, de Nos remerciements à |
Mercredi 23 novembre 2010Ce matin, les personnes présentes ont comme objectif de calibrer certains passages du Puits de Ronze. La petite galerie à – 75 qui nous a déjà donné beaucoup de travail semble un peu trop étroite pour recevoir plus de matériel. Une équipe est donc chargée d’agrandir l’entrée et la sortie de ce passage. Une mission très importante puisqu’il faut en même temps protéger de l’explosion, la gaine et les câbles qui sont en place. En fin de journée, ces objectifs sont atteints et le passage bien plus confortable. A la perte, les tirs se succèdent et petit à petit le trou s’agrandi. La côte – 7 semble atteinte. En fin de journée, les artificiers se trouvent sur un plancher épais où deux petits conduits partent de chaque coté. Le vide est ressenti au dessous mais dans combien de mètres ? En surface, les travaux d’approvisionnement du matériel de pompage continuent. La remorque contenant tout le matériel électrique et les accessoires est arrivée en fin d’après midi. La fabrication de la pompe en Italie est terminée. Elle sera mise à disposition pour transport vendredi matin à 9h00. Elle sera ensuite acheminée via les Alpes–Maritimes sur le site. Si tout se déroule comme prévu, son arrivée est prévue en fin de soirée au puits de Ronze. Les spéléos présents viennent de l’Isère, du Vaucluse, de l’Ardèche, du Gers, des Pyrénées-Atlantiques et des Hautes-Pyrénées, du Rhône et enfin des Alpes-Maritimes. |
Mardi 22 novembre 2010Les jours se ressemblent étrangement en ce moment. L’activité bien que très chargée reste la même. Une équipe a continué la désobstruction de la perte. Elle progresse actuellement en suivant un joint de strate. Les artificiers sont confiants et pensent trouver un vide conséquent très rapidement. Au puits de Ronze, une équipe a été relever les capteurs qui ont été posés au siphon S2. Ces valeurs permettront d’affiner nos connaissances sur le système hydraulique de la cavité. Lors de sa remontée, cette équipe aura deux missions. La première consiste à repérer tous les passages qui risquent de poser problème lors de la pose du tuyau de refoulement de la pompe et du câble. Ces passages seront marqués pour une désobstruction ultérieure. La seconde mission consiste à aller voir le Bousier pour valider ou non l’arrêt des travaux dans cette galerie. En surface, l’activité a été physique. Les tuyaux de refoulement de la pompe ont été livrés. Plusieurs couronnes représentent trois cents mètres de canalisation. Le plus difficile aura été de les dérouler et de les tendre. Cette opération est obligatoire pour redresser le polyéthylène et ainsi pouvoir le descendre dans le gouffre. Normalement cette action doit être faite avec une certaine chaleur ce qui n’a pas été le cas ce jour en Ardèche. Espérons que la tension sera suffisante pour que les tuyaux soient utilisables. Les personnes qui ont ouvré sont de l’Ardèche, du Gard, du Gers, des Pyrénées-Atlantiques et des Hautes-Pyrénées, de la Drome, de l’Aude, du Rhône et enfin des Alpes-Maritimes. |
Lundi 22 novembre 2010Comme les jours derniers, les chantiers actifs étaient la désobstruction de la perte et de la galerie du Bousier au Puits de Ronze. Cette galerie passage a été visionnée à l’aide d’une caméra hier en fin de journée, la suite semblait importante. Une équipe s’est rendue sur place pour continuer à l’ouvrir. Le passage. Après trois tirs, une continuation est découverte. Les explorateurs vont progresser de plusieurs mètres. Hélas, il semble que la faille terminale soit une cheminée sans continuation évidente. Une nouvelle vérification sera réalisée demain pour avoir un second avis. Malheureusement, si cela devait se confirmer, nous perdrions une des pistes possibles pour atteindre notre objectif. Du coté de la perte, les tirs ont continué toute la journée. La fissure continue toujours à descendre. Le travail est important à cet endroit aussi, espérons que nous pourrons trouver un vide important assez rapidement. Aujourd’hui, l’organisation du pompage du siphon numéro 2 a pris une autre envergure. Les démarches ont été faites auprès des fournisseurs de matériel de pompage. L’approvisionnement du tuyau, du câble, des accessoires, des tableaux électriques est calé. Ce matériel arrivera à partir de mercredi. Son installation commencera à partir de ce jour. La pompe fabriquée spécialement pour l’opération en Italie sera acheminée mercredi et jeudi vers Nice et enfin vers Labastide de Virac. Si tout se déroule comme prévu et si la météo est clémente, nous devrions la mettre en place vendredi et commencer le pompage samedi matin. En prévision de ce pompage et des missions à venir pour la fin de semaine, nous allons augmenter le nombre de personnes présentes sur le site. Le planning sera également ouvert pour les deux semaines suivantes soit jusqu’au 12 décembre. Ce lundi, les spéléos présents étaient de l’Ardèche, du Gard, de la Lozère, du Gers, des Pyrénées-Atlantiques et des Hautes-Pyrénées. . |
Samedi 20 et Dimanche 21 novembre 2010Le week-end et notamment samedi étaient annoncés pluvieux. La météo avait vu juste. Dès la nuit du vendredi au samedi, les premières précipitations sont tombées. Samedi, elles atteignaient Dimanche, les conditions météorologiques s’améliorent. La pluie est presque inexistante. Une équipe continue le travail à la perte. Une autre descend dans le puits de Ronze pour reprendre la désobstruction du Bousier. Enfin une troisième équipe est chargée de modifier l’équipement du puits de |
Vendredi 19 novembre 2010Ce matin, les équipes sont reparties au fond de la cavité. Comme la veille, les chantiers sont la désobstruction du Bousier et le pompage du S2. Cette énième tentative de pompage est sans doute la dernière avec les techniques actuelles. Comme les précédentes, elle s’est soldée sur un manque de temps et de capacité de stockage du barrage. Le pompage vers la surface devient la seule solution possible pour vaincre cet obstacle. Le chantier de désobstruction du Bousier avance. Il y a maintenant Le chantier de la perte évolue aussi. La profondeur atteinte aujourd’hui est de Les études techniques sur la faisabilité du pompage ont été complétées toute la journée par plusieurs personnes. En fin de matinée, une réunion a eu lieu à la mairie de Labastide de Virac. L’équipe du SSF a exposé l’avancée des travaux à l’assemblée présente dont Monsieur le Procureur de Dans l’après-midi, une équipe composée de membres de Suite à l’annonce de mauvaises conditions météorologiques pour la journée de samedi, une équipe descendra dans la nuit de vendredi à samedi. Elle devra remonter une partie du matériel sensible et mettre à l’abri ce qui ne peut être sorti. Les spéléos de ce jour étaient originaires de |
Jeudi 18 novembre 2010La météo est bonne et le terrain s’assèche. La première équipe doit reprendre la désobstruction du Bousier mais avant tout aller vérifier si la pompe du S1 a fonctionné. Les nouvelles du fond sont bonnes. Le système de déclenchement automatique de la pompe est efficace et le niveau d’eau dans la cavité en baisse. Comme convenu, les tirs reprennent dans la galerie étroite en haut du puits de Depuis deux ou trois jours, l’idée de pomper le S2 directement vers la surface fait son chemin. Diverses études sont réalisées. Il y a plusieurs solutions mais la théorie reste la même. Il faut remonter l’eau sur Vendredi, la recherche du matériel devrait permettre la mise en place des tuyaux et des câbles dans la cavité ce week-end. Le but étant de placer la pompe en début de semaine prochaine.
Les spéléos présents provenaient de |
Mercredi 17 novembre 2010Après les problèmes de la veille, tout le monde est décidé pour avancer vite. Une nouvelle pompe est installée dans le S1, elle est équipée d’un flotteur. En mettant la ligne sous tension, on pourra démarrer la pompe avant de descendre dans la cavité et ainsi gagner du temps. Les tuyaux de refoulement des pompes sont également changés. Une fois derrière le S1, l’équipe inspecte le barrage. Tout est en état, le seul problème reste le débit d’eau. L’arrivée dans le collecteur est toujours importante. Le barrage est plein, il faut le vidanger. Dès qu’il est vide, on peut faire une tentative de pompage du S2. Hélas, un autre problème vient compliquer l’opération. L’eau est entrée dans la gaine de ventilation. Le niveau d’oxygène descend, il faut réparer cette gaine pour qu’elle soit plus étanche. Une heure plus tard, elle est à nouveau opérationnelle et le taux d’oxygène au fond du trou remonte à 20.5%. Les téléphones fonctionnent bien, on peut donc commencer le pompage. La pompe démarre mais le niveau baisse faiblement. Par contre, le barrage se rempli beaucoup trop vite. Nous sommes à nouveau dans l’impasse. Le niveau du S2 baisse de quarante centimes alors que la dernière fois il a baissé d’un mètre vingt. Le débit est encore trop important, il faut remonter et réfléchir aux autres possibilités. Pendant ces deux jours, les participants étaient de l’Ardèche, du Gard, de |
Mardi 16 novembre 2010Après la pluie, il y a toujours un doute qui s’installe. Nous craignons les dégâts que l’eau pourrait encore faire dans la cavité. La première équipe qui va pénétrer dans le puits doit inspecter les équipements et les aménagements. Les cordes doivent être contrôlées. L’une d’entre elles est abimée, elle doit être changée. Finalement, jusqu’au siphon n°1 il n’y a rien d’anormal. Les pompes sont mises à l’eau et sont démarrées. Le pompage est beaucoup plus long que de coutume. Après plus de deux heures le niveau est encore haut, il faut encore attendre. Finalement le S1 est vidé. Cette perte de temps est due à la rupture de la petite digne qui empêche l’actif du collecteur de revenir dans le S1. Une fois réparé, le batardeau dévie à nouveau l’eau directement vers le S2. |
Lundi 15 novembre 2010Après la tentative de forcer le siphon à l’aide d’un tuyau, qui malheureusement, s’est soldé par un échec, nous souhaitons recommencer. Hélas, la météo n’est pas favorable ce lundi. Il a plu pendant la nuit et l’écoulement devant le PC a recommencé. Toute intervention dans la cavité est donc interdite. Les spéléos présents lors de cette journée pluvieuse venaient de la Drôme, des Bouche du Rhône, de la Lozère, des Alpes-Maritimes, les Hautes-Alpes et enfin de l’Ardèche. |
Dimanche 14 novembre 2010Au petit matin, les derniers artificiers sortent de la cavité. Tous sont très fatigués et un peu abattu par le résultat de leur travail. Il faut trouver une autre idée. Ce week-end, les participants étaient de l’Ardèche, du Gard, de Suite à la réunion, du jeudi 11 novembre, il a été décidé que le système de fonctionnement actuel serait reconduit. Les travaux vont donc continuer de façon journalière et ce jusqu’au 28 novembre au minimum. Chaque CTDS ayant envoyé sa prévision de participation peut avertir les spéléos de son département. En cas de doute ou de révision, il faut contacter le PC Puits de Ronze au 06.37.12.85.40. Nos remerciements à l’entreprise S.T.I.C. Distribution à Alès pour la fourniture de la pompe et des accessoires. |
Vendredi dans l’après midi, le site du puits de Ronze a reçu la visite d’Arthur et Evelyne Establie ainsi que de plusieurs membres leur famille. Nous avons présenté la topographie de la cavité ainsi que l’avancée des travaux au fond du gouffre. Ensuite, Monsieur le Maire a organisé un émouvant accueil officiel à Samedi 13 novembre 2010Sur le terrain, l’essai de pompage du siphon le vendredi et les indices sont encourageants pour indiquer sans doute, un petit volume et une faible distance. Avant d’entamer ce chantier difficile nous avons toutefois décidé de commencer la désobstruction d’une fissure à coté du siphon qui permettrait peut être de le shunter. Finalement, nous finissons par trouver la gaine espérée. Une grosse équipe de huit personnes est chargée de mettre en place ce gros « serpent de plastique ». Une fois au terminus de la gaine, les morceaux sont assemblés. Le tuyau d’air arrive maintenant au sommet du ressaut de |
Vendredi 12 novembre 2010Après l’impossibilité par les plongeurs de franchir le S2 la veille, tout le monde cherche de nouvelles idées. L’une d’elles, prend le dessus, elle est un peu ambitieuse. Nous voulons pomper le S2 mais nous n’avons bien entendu pas de possibilité de refoulement à l’aval. Il nous faut donc soit sortir l’eau à l’extérieur soit la stocker sous terre. Au final, nous pensons construire un barrage capable de retenir une grande quantité d’eau. Il faut que celui-ci puisse retenir l’arrivée d’eau de l’actif (2l/s) et en plus recevoir l’eau que nous souhaitons retirer du S2. La manœuvre n’est pas envisager dans un premier temps pour vider complètement le siphon sauf si celui-ci s’avère très court. Cette tentative est plus destinée à évaluer sa dimension et sa réaction. Le sol du siphon étant comblé par des sédiments très compacts, nous pourrons également essayé de creuser et ainsi augmenter la hauteur de passage. L’idée générale étant fixée, il a fallut s’organiser pour trouver la pompe et les accessoires ayant la capacité de remonter l’eau chargée jusqu’au barrage. Ensuite, il a fallut déterminer l’emplacement du barrage et calculer sa capacité. La théorie bien ficelée, nous sommes passés aux actes. La pompe et la ligne de refoulement ont été achetées. Nous avons décidé d’implanter le barrage dans l’amont du collecteur. En prenant en compte sa hauteur, inférieur à 70 cm, nous avons une contenance d’environ 20 mètres-cubes. Une structure d’appui est réalisée en barre d’acier de 10 mm de section. Elles sont ancrées dans chaque paroi opposée de la galerie. Une quantité de sac à gravats remplie de sable et sédiment est appuyée à l’intérieure du barrage et contre cette structure métallique. Comme dans tout barrage la base est bien plus large que la cime et possède une évacuation. Il faut maintenant installer la pompe dans le S2 et poser la ligne de refoulement jusqu’au barrage à environ 60 mètres plus en amont. En fin d’après-midi, le dispositif est prêt. Les plongeurs descendent au fond de la cavité, ils sont chargés de mettre en œuvre la pompe. Deux autres personnes resteront au barrage pour surveiller l’ouvrage. Une équipe restera à l’entrée de S1 pour contrôler le niveau de celui-ci. Une fois tout en place, la chronologie est la suivante : 1- Vider le S1 au maximum 2- Fermer le barrage 3- Pomper le S2 dans le barrage Après quelques déboires électriques dus à l’humidité ambiante, le système complexe fonctionne. Au bout d’une heure et demie de pompage, le niveau du siphon 2 a baissé d’environ 1.2 mètre. Les plongeurs, aidés de deux autres spéléos ont creusés l’entrée du siphon. La technique est bonne mais la capacité de retenue du barrage n’est pas suffisante pour stocker plus. Le siphon ayant bien baissé, nous pensons donc qu’il est relativement court. Les plongeurs tentent une nouvelle pénétration. Si à la première tentative du jeudi 11, ils étaient entrée de 4.5 mètres, cette fois ci, ils ont gagné un mètre de plus mais la distance entre le plafond et le sol se réduit encore jusqu’à une dizaine de centimètres. En soirée, l’équipe entière, bien fatiguée sort de la cavité. Toutefois, si le passage du siphon semble nous bloquer pour l’instant, une fissure un peu avant et sur la gauche du siphon est découverte. L’objectif des prochains jours sera sans doute dans cette direction… Ce jour, les spéléos présents, provenaient de l’Isère, de l’Ardèche, du Gard, de la Lozère, de la Haute-Garonne, des Pyrénées-Atlantiques, du Vaucluse et de la Marne. |
Jeudi 11 novembre 2010L’objectif de la journée est la plongée du siphon 2, nouvel obstacle qui barre la galerie et empêche la poursuite de la progression. Les première équipes engagées ont pour mission la remise en place des téléphones et la vérification du vidage du premier siphon. Leur effectif est volontairement limité au strict nécessaire afin de ne pas faire augmenter inutilement le taux de co2 dans l’inter siphons. Pendant ce temps les plongeurs préparent le matériel qui leur sera nécessaire pour franchir le siphon et effectuer une reconnaissance le plus loin possible soit dans une continuité aquatique soit de nouveau dans une galerie exondée. Dans cette dernière hypothèse ils emmènent le matériel d’analyse nécessaire pour vérifier la respirabilité de l’air qu’ils vont rencontrer. Les 2 plongeurs et les 8 porteurs entrent dans le gouffre vers 14h30. Une fois arrivé au fond et équipé le premier plongeur s’engage pendant que le second reste à l’entrée du siphon pour assurer la sécurité. Après seulement 4 mètres de progression horizontale à -1 mètre il bute sur un remplissage de la galerie par du sable qui ne laisse plus subsister qu’un espace libre de 15 à 20 cm au plafond. A trois reprises les deux plongeurs vont se succéder pour vérifier que le franchissement n’est pas possible mais malheureusement le constat initial se confirme. L’information est transmise à la surface vers 16 h. Après un premier temps de déception rapidement des solutions techniques sont envisagées afin de vider ce siphon dont les premiers éléments peuvent laisser penser qu’il aurait une configuration assez similaire à celle du premier. La consigne est donnée aux plongeurs et porteurs de remonter. La fin d’après midi est consacrée, à partir des informations précises données par les plongeurs, à la validation et au calage de la solution de pompage qui sera mise en oeuvre demain. Les équipes présentes aujourd’hui viennent de l’Aude, du Gard, des Alpes Maritimes, de l’Isère, du Rhône, du Vaucluse, de l’Ardèche, de la Loire, des Pyrénées Atlantiques, des Hautes-Pyrénées, de la Haute Garonne. |
Mercredi 10 novembre 2010Après la découverte du siphon numéro deux, la stratégie est claire. Il faut plonger. La journée fut donc consacrée à la préparation de celle-ci. Pendant ce temps une équipe termine les travaux de sécurisation du fond de la cavité. Sur le site les départements présents sont: L’Isère, la Gironde, l’Ardèche, le Gard, les Pyrénées-Atlantiques, la Lozère, le Vaucluse et l’Aude également engagé dans la nuit du 9 au 10. |
Mardi 9 novembre 2010Les missions du jour étaient simples. Il fallait descendre au fond de la cavité. Les plongeurs devaient passer le siphon, installer la pompe et vider le siphon. La pluie tombée dans les dernières vingt quatre heures devait conditionner l’opération. Les précipitations ayant été faibles, les équipes sont engagées dans la matinée. La première équipe doit changer à la descente une corde usée et ensuite terminer les tirs de confort stoppés lundi à cause de la pluie. Le travail est difficile dans le méandre qui part en bas des puits jusqu’au ressaut de Le matériel est préparé, la pompe, les tuyaux. Les plongeurs s’équipent et après plusieurs tentatives réussissent à mettre le dispositif de pompage en place. Après deux heures, le siphon est désamorcé. Une nouvelle difficulté apparaît, le siphon a une forme de laminoir et une arrivée d’eau conséquente. Cette arrivée d’eau draine tout les sédiments vers le milieu de la galerie et en fait bouchent presque le passage. Après avoir vidé l’eau il faut canaliser les sédiments et les retirer de façon à pouvoir progresser dans le siphon. Une fois le passage sécurisé, les plongeurs peuvent arpenter le collecteur qui fait suite au siphon. Rapidement, ils arrivent à un petit puits de La dernière tache de la journée sera d’effectuer les relevés topographiques. Ceux-ci sont très importants pour connaître l’orientation de la galerie et savoir notre progression. Demain, une nouvelle stratégie sera mise en place pour aborder cette nouvelle difficulté. Les travaux du jour ont été effectués par : L’Isère, le Rhône, les Bouche du Rhône, Nos remerciements à |
Lundi 08 novembre 2010Après la découverte du siphon et du collecteur, toutes les énergies sont canalisées sur la partie terminale de la cavité. Peut-on shunter le siphon suspendu ? Le second affluent en rive gauche après la voute mouillante peut il être l’accès direct au collecteur ? Pour répondre à ces interrogations, une seule solution descendre et accomplir nos missions. La première équipe doit aller à l’entrée de l’affluent et ouvrir le passage à l’aide d’un ou deux tirs. Ensuite elle reprendra le méandre au dessus de la voute mouillante de façon à l’éviter. Enfin sa dernière mission sera d’acheminer la pompe et ses tuyaux jusqu’au siphon. Lors de sa descente cette équipe à installer les postes téléphoniques retirés la veille. La seconde équipe devra calibrer le méandre qui part de la base des puits (P6) jusqu’au ressaut de 2 mètres avant la voute mouillante. Certains passages encore trop étroits obligent cet élargissement. En surface, n’oublions pas les diverses tâches qui sont réalisées. Nous parlons des équipes dans la cavité mais nous ne pensons pas aux équipes de gestion et de logistique. Sans elles, il n’y aurait pas de travail au fond de la cavité. Chaque jour, trois, voire quatre personnes, (Secrétaire de surface, CTDS, CTN) gèrent le personnel qui entre et sort du puits. Chaque mouvement est consigné. Il faut veiller aux communications et être prêt à répondre aux sollicitations des équipes du fond. L’équipe logistique joue un rôle important. Le chantier doit être approvisionné en matériel et en consommable, les réparations doivent être faites le plus rapidement possible. Les achats de dernières minutes réalisés… En fin de journée, la pluie tombe à nouveau sur le site du puits de Ronze. Sans être violente, nous ne voulons pas prendre de risque. Le PC informe les équipes du fond de terminer ce qu’elles ont entrepris et de remonter. Après quelques minutes, les premiers équipiers remontent. Finalement tout le monde sort sous une petite pluie fine, le matériel le plus sensible a été ressorti. Les premiers sortis racontent le travail sur leur chantier. L’équipe 1 a réussi à passer l’entrée de l’affluent. Hélas, celui-ci est remontant sur quelques mètres et se termine par un très petit conduit impénétrable. Le siphon ne peut donc pas se shunter par le bas. Il faudra donc pomper pour passer rapidement ce verrou aquatique. L’équipe 2 a travaillé au calibrage des passages du méandre. Sa mission assure une progression beaucoup plus confortable. Demain, si les conditions climatiques le permettent, le siphon sera plongé et pompé dans la foulée. Ce lundi, les spéléos présents, provenaient de l’Isère, des Bouches du Rhône, du Rhône, du Lot, l’Ardèche, du Gard, de la Lozère, de la Gironde, de la Drôme et des Pyrénées-Atlantiques. Un grand merci à toutes les personnes du village de Labastide de Virac qui nous apportent de jour en jour encore plus leur soutien. Merci aussi pour ces moments partagés où le mot solidarité ne semble pas être oublié dans cette petite commune de l’Ardèche, merci pour ces fruits, ces gâteaux, ces confitures, ces pâtes de fruits, ces présents et autres boissons offerts de grand cœur. |
Dimanche 07 novembre 2010La reconnaissance de la voûte mouillante a eu lieu dans la nuit de samedi à dimanche. Une fois équipé comme pour réaliser une plongée, notre ami plongeur s’est avancé dans la zone où la galerie basse ne laisse que peu de place à l’air, dix centimètres tout au plus. Après un « ramping » d’une dizaine de mètres de longueur, le passage s’agrandi. On peut presque se relever complètement, le plafond est à une hauteur d’environ 1.3 m. La progression se fait toujours les pieds dans l’eau. Après quelques mètres, un petit affluent arrive côté gauche. L’eau est claire mais ne semble pas pénétrable. En avançant encore dans le conduit principal, on découvre une autre arrivée. Contrairement à la première, celle-ci est pénétrable et il est sans doute possible de l’explorer. Devant, le volume d’eau augmente, la voûte descend directement dans l’eau, c’est le siphon. Par rapport à l’altitude et la profondeur, celui-ci ne peut être qu’un siphon suspendu. Malgré une petite reconnaissance par tâtonnement du conduit d’entrée du siphon par le plongeur, l’avancée s’arrête là pour la soirée. Au petit matin, les objectifs sont désignés. Il faut continuer la désobstruction du méandre au dessus de la voûte mouillante. Ensuite, il faut pomper la voûte mouillante et explorer les affluents. Il faut également préparer une éventuelle plongée. Une fois la pompe de type vide cave et ses tuyaux sur place, une équipe peut la descendre au fond de la cavité. Par précaution et à cause d’une fine pluie, l’entrée de l’équipe est retardée. Rapidement celle-ci s’arrête, et alors la descente peut commencer. L’équipe « plongeur » prépare le matériel. Elle entre dans la cavité en début d’après-midi. La dernière équipe à pénétrer sous terre est une équipe désobstruction. Le pompage est rapidement effectué et la voute mouillante est vidée. Une petite arrivée oblige une surveillance du niveau d’eau et un éventuel redémarrage de la pompe. L’équipe plongée rejoint le fond. Le plongeur prépare son matériel et s’équipe. Il entre dans le siphon et disparaît dans cette eau trouble. Un plongeur d’assistance reste près de l’entrée du siphon. Pendant, ce temps l’équipe des artificiers continue le travail d’élargissement du méandre au dessus de la voute mouillante. Les minutes s’écoulent et chacun commence à trouver le temps long… Finalement les bulles éclatent à la surface. Les lumières jaillissent notre ami refait surface. Rapidement, la bonne nouvelle sort de sa bouche : « Le siphon fait 20 m de long, au début c’est une conduite forcée puis la section change un peu et devient plus rectangulaire. Elle fait 60 cm de hauteur par un mètre de largeur et son volume doit être de 50 m3 ». Comme on le pensait, c’est bien un siphon suspendu, il est très peu profond, moins de 2 mètres. La suite est très intéressante. Une fois sortie de l’eau, le plongeur arrive dans une galerie plus spacieuse. C’est un collecteur, il y a un amont et un aval. Avec un plafond à 2.5 m de hauteur et une largeur de 1 à 3 mètres, la progression est facile. La direction de la galerie est aussi très prometteuse elle « file » plein est vers la Dragonnière. Au bout d’une cinquantaine de mètres, notre ami décide de faire demi-tour et de refaire le chemin inverse pour annoncer la nouvelle. Les caractéristiques du siphon permettent de dire que l’on peut le pomper sans problème. Mais avant de prévoir cette éventualité, nous allons chercher dès lundi à explorer l’affluent avant le siphon. Il y a de grande chance que l’on puisse le court-circuiter. Cette avancée, nous fait progresser vers notre objectif mais il faut tout de même rester très prudent la distance est encore longue… La topographie de cette partie doit être également levée pour affiner le plan et la coupe. Les travaux du jour ont été effectués par : Le Vaucluse, le Rhône, les Bouche du Rhône, la Gironde, l’Ardèche, le Gard, les Pyrénées-Atlantiques, la Haute-Savoie et la Lozère et le Lot. |
Samedi 06 novembre 2010Après le travail des équipes de la journée du vendredi, celles de nuit, après avoir prolongé la gaine de ventilation jusqu’au fond, ont enfin pu aborder le méandre où les travaux avaient dû être interrompus au moment de la crue. Plusieurs volées de tirs sont effectuées, les passages étroits et gênants sont ouverts. Une fois les blocs et gravats dégagés, le passage se livre. Enfin, quelques mètres de galerie sont arpentés sans l’usage des explosifs. Une fois, la zone étroite passée, les explorateurs découvrent une galerie basse où il est possible de se retourner. Ils passent des petits ressauts. Le sol est couvert par un peu d’eau. La galerie se rétrécie à nouveau. Le travail de l’équipe de nuit se termine. Ils ne feront plus de tir mais ils ont effectué en même temps la consolidation des gravats en bas du puits de 6 mètres avant le méandre à l’aide de filins d’acier. Les équipes de samedi ont l’information, leur objectif est de continuer la désobstruction du méandre du fond. Toute la journée, elles vont se relayer dans la cavité. Après quelques tirs, le méandre est franchi. Les spéléos progressent encore quelques mètres et arrivent à une vasque pleine d’eau, la galerie continue à descendre jusqu’à une voûte mouillante. Les dimensions sont modestes. Le passage mesure 0.8 m de large, 0.6 m de haut dont 50 centimètres dans l’eau. La revanche en air est donc de 10 cm seulement. Le passage est compliqué. Il faut à nouveau utiliser les explosifs pour agrandir l’orifice. Les tirs sont effectués dans le toit de la voûte mouillante. Une fois légèrement agrandi, le passage sera sans doute possible dans l’eau. L’objectif est d’aller voir quelques mètres plus loin s’il est possible de vider cette vasque. Une reconnaissance aquatique sera faite pendant la nuit… Le nouveau système de ventilation avec la pose de la gaine jusqu’au bout du chantier porte ses fruits, les taux de gaz dans le gouffre sont bas et les conditions de travail se sont nettement améliorées. Pour une meilleure gestion, les points de communication dans la cavité ont été matérialisés. Les téléphones sont numérotés pour que chaque interlocuteur puisse préciser le lieu de son appel. Le Vaucluse, le Rhône, les Bouche du Rhône, la Gironde, l’Ardèche, le Gard, les Pyrénées-Atlantiques, l’Hérault et la Haute-Savoie et la Lozère ont œuvrés sur le chantier ce jour. Nota : Mille excuses pour l’oubli à nos collègues spéléos de l’Ain qui ont bien participé à l’opération le vendredi 5 novembre. |
Vendredi 05 novembre 2010 – 08 heures 00Vendredi 5 novembre 2010. Comme prévu, la journée a été consacrée au déblaiement du boyau terminal. L’équipe a travaillé d’arrache-pied pour désensabler le fond. Finalement, la suite de la galerie étroite est retrouvée. Encore quelques sacs de sédiments et la galerie sera vide. Les travaux vont pouvoir enfin reprendre. L’équipe de nuit devrait faire son premier tir aux environs de minuit. La journée a été mise à profit pour améliorer le système de ventilation. Un menuisier avait comme tâche d’aménager une cabane en bois au dessus de l’entrée. Ce petit ouvrage est en fait un support pour le gros ventilateur de 20 000 m3/h, le plus puissant que nous ayons sur le site. L’autre opération menée sur la ventilation consistait à continuer l’installation de la gaine jusqu’au fond de la cavité. Plusieurs dizaines de mètres de gaine sont donc descendues dans le puits. Elle arrive presque au chantier terminal, il manque encore quelques mètres mais ce manque sera comblé en fin de soirée. Le taux de CO2 est ainsi tombé à 0,1% soit presque le même que l’extérieur. Maintenant, les conditions sont réunies pour que le chantier puisse reprendre de plus belle. L’écho entendu il y a quelques jours va enfin révéler son mystère… Pour ce vendredi, les équipes étaient composées par les départements du Vaucluse, de la Gironde, de l’Ardèche, du Gard, des Pyrénées-Atlantiques, et de l’Hérault. Nos remerciements vont à la Menuiserie Ebénisterie Borie de St Jean de Maruejols. |
Jeudi 4 novembre 2010 – 08 heures 00Jeudi 4 novembre 2010, il y a eu deux phases :
De nouveau en chantier au fond, nous retrouvons la problématique des jours avant la pluie : la présence de gaz. En attendant la synthèse de l’étude des courants d’air, nous devons combattre le CO2 avant les ventilateurs et les turbines. La gaine qui descend jusqu’au milieu de la cavité sera rallongée. Elle devra arriver jusqu’au chantier terminal. Elle permettra suivant le cas soit d’aspirer l’air vicié par les gaz d’explosif soit de pousser de l’air extérieur. La combinaison des deux systèmes de ventilation permet une plus grande plage de solutions. Jeudi, les spéléos présents provenaient de l’Ardèche, du Gard, de la Gironde, du Vaucluse, de la Drôme et des Pyrénées-Atlantiques. Le planning des équipes est pratiquement complet jusqu’au 14 novembre. Il reste toutefois la possibilité d’intégrer des éléments isolés ou alors d’augmenter les équipes en travaillant de nuit. Pour les CTDS n’hésitez pas à signaler les disponibilités de vos départements au PC au numéro suivant : 06 37 12 85 40 |
Jeudi 4 novembre 2010 – 08 heures 00Mercredi 3 novembre 2010. L’équipe de la veille est restée tard en fin de journée pour espérer dégager le boyau de ses sédiments. Hélas, la tâche trop ardue les a fait renoncer. Ce matin, les travaux ont repris, la première opération a consisté à sortir la pompe, son tuyau de refoulement et son câble électrique. En remplissant des sacs à gravats, les désobstructeurs ont peu à peu vidé le passage bas, tout en construisant une retenue pour stocker plus de déblais. Encore quelques pelletés et enfin le premier passe de l’autre coté du boyau. Avec précaution, l’équipement est inspecté. Il semble ne pas avoir souffert contrairement aux cordes des puits précédents. La corde est en état c’est une chance. Le taux de CO2 est un peu élevé mais une rapide reconnaissance est possible. Avec minutie, les puits sont descendus jusqu’au fond. Le matériel est enfin retrouvé. Il a subi une bonne douche voire pour une partie un bon bain forcé. Les sacs sont chargés de ce précieux matériel et immédiatement remontés. Une fois à l’extérieur, le matériel est lavé, séché, testé et enfin mis en fonction. Les pertes ne sont pas trop importantes dans cette seconde partie de la cavité. Le colmatage du boyau intermédiaire a en fait protégé le fond du trou. L’équipement après ce passage doit être sorti mais est en bon état. Le travail de réaménagement a duré toute la journée. A la fin de celle-ci, le boyau a retrouvé ses dimensions initiales. Une équipe a également travaillé sur la ventilation de la cavité. Une inspection minutieuse des courants d’air à été réalisée par Baudoin Lismonde, spécialiste en la matière. Il devrait nous communiquer rapidement ses conclusions et voir si nos moyens de ventilation disponibles sont efficaces ou à améliorer. Demain, nous allons continuer le rééquipement des câbles et de la ventilation. Ensuite, le chantier du fond pourra enfin reprendre. Nous allons donc savoir ce que cache « l’écho » entendu il y a quelques jours… Pour ce mercredi, les équipes étaient composées par les départements du Vaucluse, de la Gironde, de l’Ardèche, du Gard, de la Drôme, de l’Isère et des Alpes –Maritimes et de la Lozère. Le PC possède maintenant son numéro de téléphone : 06 37 12 85 40. Il est disponible pour tout ce qui concerne le planning et la gestion des équipes sur le site. Par contre, ce numéro n’est pas destiné à renseignement ni à l’information. Le planning prévisionnel est presque complet jusqu’au 14/11/2010. Il reste encore quelques places notamment pour le 10 novembre. N’hésitez pas à prendre contact avec le PC pour proposer vos services bien entendu par l’intermédiaire de votre CTDS. |
Mercredi 3 novembre 2010 – 08 heures 00Mardi 2 novembre 2010, la première mission de la journée consistait à vérifier si le siphon constaté hier était toujours présent. La réponse est malheureusement positive, le niveau est descendu un peu mais le passage est toujours sous l’eau. Une seule solution : pomper. Nous avions anticipé et le matériel était sur place dès 9h30. Bien entendu un petit grain de sable, en l’occurrence une réduction, manquait, nous faisant perdre au moins une heure. Finalement la pompe est installée en début d’après midi et les premiers litres d’eau sont expulsés vers l’extérieur quelques heures plus tard. Installée à environ 75 mètres de profondeur, la pompe haute pression presque à la limite de sa capacité ne débite pas beaucoup mais le niveau d’eau baisse tout de même. En moins d’une demi-heure, le passage est accessible. Hélas, devant nous, le passage vidé de son eau est colmaté par des sédiments, du sable et des blocs. Il faut maintenant changer de technique. La désobstruction se fait à la pelle et au seau. Centimètres par centimètres, le remplissage est extrait de la galerie étroite. Les gravats sont stockés dans les recoins de la base du puits. A l’heure où est écrit ce texte, les résultats de cette désobstruction ne sont pas connus. En surface, la logistique augmente et le confort aussi. En effet, un bungalow et deux containers ont été livrés. Le premier est destiné à être le PC de l’opération et les deux suivants sont prévus pour le stockage du matériel. La grande tente sera conservée pour l’équipement des personnes et le stockage de leur matériel. Une autre tente a été installée sur l’entrée de la cavité la protégeant ainsi des petites pluies (mais en aucun cas des grosses !). Pour ce mardi, les spéléos de la Gironde, de l’Ardèche, du Gard, de la Drôme, de l’Isère et des Alpes –Maritimes et enfin de la Lozère ont œuvré sur le site. |
Mardi 2 novembre 2010 – 10 heures 00Lundi 1er novembre, le rendez-vous était donné aux sauveteurs du SSF à midi au PC du puits de Ronze. La première action a été le constat des dégâts. L’eau a raviné et creusé plusieurs sillons importants jusqu’à la cavité. Une partie de terre-plein juste à côté des buses d’entrée s’est tassée et il y a même eu des soutirages. Mais ceci ne représente que la partie émergée de l’iceberg. La première équipe à pénétrer sous terre avait comme mission de changer la corde et de vérifier la zone sous les buses d’entrée. Pendant ce temps, l’équipe de surface a eu la lourde mission de remettre en service la ventilation pour que l’air frais arrive rapidement sous terre. En milieu d’après-midi, le système était opérationnel. L’équipe sous terre purgeait les puits d’entrée des nombreux blocs et des lames de rocher posés par l’eau en équilibre instable. Finalement, les trois premiers puits sont descendus. Le premier arrivé en bas du puits aperçoit de l’eau, beaucoup d’eau. Pensant que ce bouchon était simplement dû à un colmatage très proche, notre ami se mouille jusqu’à la poitrine en cherchant à dégager le passage. Hélas non, les blocs sont de partout, la crue a obstrué le conduit. Après quelques tentatives, il faut se rendre à l’évidence, il va falloir pomper pour vider ce siphon suspendu à moins qu’il ne se vide seul pendant la nuit. Ce contretemps que nous impose la nature n’a pas entamé la motivation de chacun qui œuvre bien au contraire pour remettre le chantier en état au plus vite. Mardi plusieurs objectifs sont prévus : Continuer le rééquipement du câble téléphone, pose d’un nouveau câble 220 v d’une plus grosse section (3×6²). Mise en place d’une pompe haute pression au bas des premiers puits avec sa ligne de refoulement de plus de 70 mètres. |
Lundi 1er novembre 2010 – 08 heures 00Dimanche 31 octobre a été un très mauvais jour. La pluie ne s’est pas arrêtée de tomber. Le niveau d’eau dans la vigne est très important, les ravinements endommagent les terrains, nous devons nous résigner à ouvrir une brèche dans le barrage qui canalise l’eau en dehors de la cavité. Rapidement plusieurs centaines de litres envahissent l’entrée qui est rapidement noyée. Un « vortex » se crée à l’emplacement de la bouche d’accès. La gueule avale des mètres cubes d’eau pendant plusieurs heures, nous sommes inquiets pour le matériel laissé dans la cavité mais sans aucune possibilité d’intervenir, nous subissons. Les spéléos, nombreux ce dimanche, ont assisté impuissants à ce spectacle. Le camp est presque abandonné et tous se retrouvent à la salle polyvalente communale. Un moment de convivialité s’instaure entre tous, chacun commente à sa façon cet épisode climatique. Pendant ce temps, à la mémoire d’Eric et en accord avec son épouse Evelyne et son fils Arthur, Monsieur le Maire et sa compagne déposent des fleurs blanches en ce jour saint sur le site de l’accident. Lundi, si les conditions le permettent, une équipe descendra dans la cavité pour inspecter et changer le matériel. Les plus grandes précautions devront être prises lors de cette descente. |
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